Le marché de l’informatique en Algérie a connu ces 2 dernières années une augmentation importante en terme de prix, et nous sommes bien sûr comme tous les autres pays touchés par ces flambées vertigineuses. Alors, quelles sont les raisons de cette augmentation des prix ? quels sont les tenants et les aboutissants de ce phénomène ? ça va se stabiliser ou pas ? et enfin par quoi est régi le prix du matériel informatique en Algérie.

Nous avons essuyé malheureusement de grandes pertes au niveau humain pendant cette dernière année. Nous avons aussi connu l’enfer du confinement qui a provoqué un ralentissement voire l’arrêt total des activités, provoquant l’instabilité des marchés qui ont été plus qu’ébranlés. En effet, la pandémie qui a touché le monde entier a causé une catastrophe économique à grand nombre de secteurs, et nous, en tant que spécialiste de la vente de matériel informatique en Algérie n’avons aussi pas été épargné par cela.

L’adaptation et la naissance du Télétravail

Face à l’incertitude de la découverte d’un vaccin, le monde s’est adapté en créant un nouveau mode de travail, nous assistons alors à la naissance du « télétravail ». Toutes les entreprises se sont mises à commander du nouveau matériel informatique, notamment des PC portable, et ce, afin que leurs ressources puissent continuer à travailler à distance. Par conséquent, les stocks des grands revendeurs commencent à baisser de manière critique alors que la demande elle, ne cesse de croître. Les usines elles, ont du mal à suivre le rythme et le rapport offre/demande est vite mit en déséquilibre, ce qui a causé une hausse de prix de 35% sur les produits à leur sortie d’usine.

En Algérie, nous avons plus ou moins aussi adopté cette méthode de travail. Nos entreprises, elles aussi, ont commencées à dévaliser les revendeurs, créant le même phénomène qu’ailleurs. Sauf qu’étant déjà frappées par une crise économique et politique profondes qui a menée à la dévaluation du dinar (taux de change record dinars/dollars) ainsi qu’à une inflation extraordinaire, de nouvelles taxes ont été ajoutées ! Et oui, un malheur ne vient jamais seul…

32% de taxes ajoutées à l’importation de matériel informatique.

En plus de tous les problèmes cités plus haut, vient s’ajouter un goulot d’étranglement et pas des moindres… les TAXES. En effet, en Algérie les pouvoirs publics ont décidé de diminuer la facture d’importation, cette manœuvre ayant pour but de diminuer les ponctions sur nos réserves de change et ce afin de les préserver.

Pour ne pas parler des différentes taxes appliquées à ce secteur, nous évoquons ici que le chiffre de 32%… oui 32% ! est en effet la taxation moyenne appliquée sur un PC portable. Autrement dit, si son prix sorti d’usine est à 200$, le prix de revient après application de la taxe serait de 270$, rajouté à cela les frais de transport, qui à cause de la pandémie ont juste doublés mais qui sans ça deviennent cher à payer, vu la dévaluation du dinars face à la devise, en rajoutant la marge du revendeur, vous aurait donc un ordinateur portable à un prix intouchable.

À titre indicatif :

La loi de finance 2021 prévoit une autre chute vertigineuse du dinar et donc encore augmentation des prix…

Taux de change 2019 1$ = 119,36 DA

Taux de change 2021 1$ = 132.33 DA

Voici le graphe sur les 2 ans passés à ce jour :

Source : Exchange Rates

La solution est à notre portée !

Pour résumer tout cela, le contexte mondial actuel est certes non favorable (augmentation de 35% par les fabricants), les fabricants mondiaux en termes de priorisation des ventes ont favorisé les marchés importants comme celui de l’Europe ou celui de l’Amérique, mais il y a aussi la constante Algérienne qui sans nul doute, va s’améliorer, mais qui reste grave ! (taxation à 32%, inflation, dévaluation…). Le prix de l’informatique en Algérie se stabilisera, nous l’espérons, mais il faudrait qu’il y ait en même temps, une volonté politique, car le grand chantier c’est comme vous le savez ; la digitalisation, qui ne peut se faire sans une généralisation de l’utilisation de l’outil chez les jeunes générations.